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Manifestations L’extension d’un élevage de porcs divise

À Langoat, une manifestation contre « les fermes usines » a réuni 200 militants alors qu’au même moment, 400 agriculteurs sont venus soutenir les éleveurs.

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Hier soir, mardi 26 avril, le petit bourg de Langoat (Côtes-d’Armor), 1 200 habitants, était en ébullition.

 

À l’appel du « collectif contre l’usine à cochons de Langoat » (1) et des associations environnementalistes (collectif Climat Trégor, Halte aux marées vertes, stop méthane Plouha…), près de 200 personnes se sont rassemblées sur la place de la mairie pour participer au simulacre du procès « des usines à cochons ». Déguisés en magistrat et en cochon, des militants ont mis en scène une audience fictive pour tourner en dérision le modèle agricole intensif.

Projet d’extension d’un élevage de porcs

La commune n’a pas été choisie au hasard. L’élevage de porcs de la famille Damany situé à Langoat, a un dossier en cours d’instruction pour agrandir son cheptel et passer de 450 à 830 truies (naisseur engraisseur) en regroupant tous ces animaux sur le même site. Il a obtenu l’avis favorable de la municipalité et du commissaire enquêteur.

 

De nombreux élus, ceints de leur écharpe, tricolore étaient présents devant la mairie pour écouter les militants. Le maire de la commune, Hervé Delisle (agriculteur retraité) a pu difficilement prendre la parole pour exposer la position de la municipalité, sa voix couverte par le bruit ambiant et la musique d’une fanfare. Les forces de l’ordre avaient bouclé le bourg pour éviter une confrontation entre les deux clans.

« Marre des anti-tout »

Car au même moment, à 3 km du bourg, les agriculteurs étaient eux aussi réunis pour soutenir Anthony et Claude Damany à l’appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs des Côtes-d’Armor et relayé par les groupements de producteurs. Au fil de la soirée, c’est près de 400 personnes qui se sont retrouvées sur l’élevage de Langoat : des éleveurs des Côtes-d’Armor, du Finistère, du Morbihan, des salariés agricoles, des partenaires, des élus (maires, députés)…

 

Sur une banderole accrochée au chargeur d’un tracteur, on pouvait lire « marre des anti-tout » Anthony Damany, 31 ans installé avec son père et cinq salariés, a pris la parole pour dénoncer la calomnie, la manipulation et l’hypocrisie de ce collectif et « les donneurs de leçons ». Il s’est félicité du large soutien de la profession agricole. Hier, la petite commune rurale était le champ de bataille, à distance, de deux visions de l’élevage qui s’affrontent.

 

Dans un communiqué du 21 avril, la Confédération paysanne Bretagne et celle des Côtes-d’Armor ont indiqué qu’elles ne répondraient pas favorablement à l’appel à manifester lancé par le collectif « Bretagne contre les fermes-usines ». Elles envisagent plutôt d’introduire « des recours juridiques notamment lors de l’arrêté préfectoral qui pourrait autoriser l’extension ».

(1) Relayé par le collectif « Bretagne contre les fermes usines ».

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